Un effort de coopération visant à accroître les exportations donne lieu à des solutions solides
Les agriculteurs népalais cultivent beaucoup de gingembre.
Pour être plus précis, le pays est le quatrième producteur mondial, et n'est dépassé que par ses voisins considérablement plus grands que sont l'Inde et la Chine ainsi que par l'Indonésie.
Lorsque les racines aromatiques sont extraites du sol, elles sont – naturellement – couvertes de terre. D'ordinaire, les agriculteurs vendent leur gingembre frais mais sale à des intermédiaires qui l'emmènent de l'autre côté de la frontière, en Inde, où il est lavé et revendu à un prix plus élevé.
Mais si les agriculteurs népalais lavaient le gingembre eux mêmes?
Cette solution apparemment simple pour aider les producteurs à obtenir de meilleurs prix est maintenant mise en pratique, ce qui a exigé d'aborder des questions complexes allant de l'accès à l'eau aux normes sanitaires, en passant par les partenariats public privé.
"La construction de l'installation de lavage est une étape importante dans le développement de nos exportations", a indiqué Hemanta Raj Bohora, secrétaire de l'Association népalaise des producteurs de gingembre et des négociants en gingembre (NGPTA).
Le nouveau site est situé à Jhapa, dans l'est du Népal, centre de la production de gingembre du pays. Il est accessible aux agriculteurs locaux qui, auparavant, n'avaient pas accès aux quantités d'eau et à la technologie nécessaires pour nettoyer leur récolte, et n'étaient pas informés sur les meilleures pratiques agricoles. Aujourd'hui, ils peuvent nettoyer les récoltes pour en enlever la terre et autres saletés, de sorte que les précieuses racines sont prêtes pour l'exportation et, surtout, peuvent être vendues à des prix plus élevés.
LE JUSTE PRIX
Selon Arun GC, agent de vulgarisation agricole du Ministère népalais du développement de l'agriculture et de l'élevage, l'installation peut laver environ 18 tonnes de gingembre par heure.
Environ 8 000 ménages cultivant du gingembre bénéficient de l'installation et, du fait de son succès, la NGPTA espère collaborer avec le gouvernement pour établir d'autres sites de ce type ailleurs dans le pays.
"Nous traitons avec des agriculteurs très marginalisés qui n'auraient pas eu les moyens d'établir eux mêmes une installation comme celle ci", a dit M. Bohora.
Il a ajouté: "Avant la réalisation du projet, nous dégagions des bénéfices de 1 à 2 roupies par kilogramme en vendant en Inde. Maintenant, nos bénéfices atteignent 5 à 6 roupies par kilogramme."
Le gingembre est une culture de rapport majeure pour le Népal et une importante source de revenus pour les petits agriculteurs du pays. L'installation de lavage et le soutien au commerce connexe accordé par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Cadre intégré renforcé (CIR) et le Fonds pour l'application des normes et le développement du commerce (STDF) sont destinés à renforcer la chaîne de valeur du gingembre du pays et à ouvrir de nouveaux marchés, de manière à créer un terrain plus solide pour ceux dont les moyens de subsistance dépendent actuellement du commerce mondial de l'épice.
"Pour nous, ce qui a été accompli de plus important est que les producteurs – qui sont pour la plupart des ménages pauvres et marginalisés et dirigés par des femmes – et les négociants de la région ont pu accéder à de nouveaux marchés. L'ouverture et la diversification des marchés constituent un accomplissement majeur et s'accompagnent de nouvelles possibilités et d'une moindre dépendance", a dit Marlynne Hopper, chef adjointe du STDF.
Avec du gingembre désormais conforme aux normes internationales pour l'exportation, les agriculteurs du Népal, dont l'acheteur principal est l'Inde, ont de nouveaux clients au Bangladesh et s'intéressent aux marchés de l'UE, du Japon et du Moyen Orient.
Ratnakar Adhikari, Directeur exécutif du CIR, qui a récemment visité l'installation, a dit: "Si ne serait ce que la moitié du gingembre produit au Népal était exportée par des voies formelles après avoir été correctement nettoyée et rendue conforme aux normes sanitaires et phytosanitaires mondiales, il serait possible de réduire le déficit du commerce des marchandises du pays, c'est à dire le rapport entre ses importations et ses exportations, d'au moins 20%".
UNE ÉPICE DURABLE
"Le commerce dépend du vendeur et de l'acheteur, et pour soutenir le commerce du Népal, il est aussi essentiel de se concentrer sur la bonne marchandise et d'adopter la bonne approche. Nous avons choisi le gingembre pour son potentiel d'exportation, et nous avons choisi une approche axée sur un partenariat public privé afin de tirer parti des avantages que les deux secteurs ont à offrir et de réduire leurs éventuelles limitations", a dit Arun.
"Qui plus est, cela nous offre la possibilité d'assurer la durabilité", a t il ajouté.
Ce type de coopération est une première pour le Népal, selon M. Bohora, et il a déjà apporté des avantages supplémentaires sous la forme d'un financement du Danemark destiné à accroître la capacité de traitement du site de Jhapa, maintenant deux fois plus élevée qu'elle ne l'était initialement.
Comme la structure était en place et le procédé de lavage déjà éprouvé, l'ajout d'une ligne d'équipement supplémentaire a été un moyen efficace et économique d'accroître l'impact.
"Le projet a eu recours à une approche de partenariat public privé. Grâce à une étroite collaboration avec le secteur privé et le gouvernement, il a réellement aidé les petits producteurs qui participent à ce secteur", a dit Mme Hopper.
La NGPTA, maintenant dotée de bureaux à Katmandou, et le gouvernement continuent de travailler dans toute la chaîne de valeur du gingembre du Népal, offrant une influence et un pouvoir de négociation accrus à tous ses intervenants.
"L'installation de lavage est exploitée par une société privée, mais la NGPTA et le gouvernement supervisent son fonctionnement, et une partie des bénéfices est investie dans un fonds d'affectation spéciale destiné à aider les gens de cette communauté, donc nous avons fait en sorte que l'installation favorise également le développement communautaire de la région", a dit Mme Hopper.
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Nepal Trade Integration Study (NTIS) Infographic from Enhanced Integrated Framework
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